Halte aux motocyclistes à Abidjan

Article : Halte aux motocyclistes à Abidjan
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28 mai 2016

Halte aux motocyclistes à Abidjan

La vie humaine est sacrée, dit-on. Cependant c’est avec consternation que je constate que certaines personnes s’en foutent de leur propre vie, en l’occurrence les motocyclistes à Abidjan. Pas une semaine ne passe qu’on entende ou assiste à des accidents de moto.

Le samedi 14 mai 2016, pendant que je rentrais calmement à la maison après une journée marquée par des averses de pluie, j’assistai ainsi à un triste décor sur l’autoroute du nord, voie reliant Adjamé et Abobo. Sur l’axe droite, un motocycliste inanimé, couché sur son front à même le gourdon. A côté, un véhicule vide de son chauffeur, ayant pris sa jambe à son cou. De peur d’être accusé de crime volontaire. Je l’avoue, je n’ai pu retenir mes larmes. J’ai interrompu mon voyage pour me renseigner davantage sur cet accident. Après le constat de la Police et des Sapeurs Pompiers, il ressort que le motocycliste n’a pas porté de casque de protection. Pis, pendant la conduite, il s’est permis de faufiler entre deux véhicules (un poids lourd et un personnel). Mais le dernier, qui est un nouveau conducteur (c’est inscrit derrière le véhicule), paniqué, a perdu le contrôle. Et arriva ce qui devait arriver.

Les abidjanais sont habitués à ce genre de scène de manière récurrente. L’entrée des motocyclistes dans la capitale économique ivoirienne s’est accentuée après la crise de 2002, où le pays était divisé en deux : un côté (nord du pays) occupé par les rebelles, et l’autre (sud) par le pouvoir. Au nord, le phénomène des motos a pris une véritable ampleur. Avec l’absence de l’Etat, ces engins à deux roues ont eu le vent en poupe. En provenance des pays limitrophes tels que le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, aucun droit de douane ou encore de taxe n’était prélévé. Dans cette léthargie, on assista également à une certaine contagion des autres parties de la Côte d’Ivoire, dont Abidjan. Beaucoup parmi ces motos ne sont pas immatriculées. Donc qui échappent au contrôle des services publics. Dans ce rémue-ménage, une des causes principales est que la plupart des motocyclistes n’ont suivi aucune formation en la matière. Alors que les réalités des villes intérieures ne sont pas forcément les mêmes que celles d’Abidjan où on compte plus d’un million de véhicules en circulation. Et avec les nombreux emboutiellages à Abidjan, beaucoup de citoyens ont opté pour les engins à deux roues. Malheureusement sans formation préalable.

Face à cette situation, l’Etat ivoirien a décidé de monter au créneau. Une chasse aux motos s’est ouverte depuis peu à Abidjan par les forces de l’ordre. Chaque jour, des dizaines de motos sont saisis pour irrégularité. Une mesure qui est à saluer. Reste à savoir si la Police va poursuivre cette rigueur pour éviter la corruption (les arrangements illégaux) dont elle est souvent accusée à tord ou à raison.

Lama

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