Chronique : Quand la perruque dévalorise la femme africaine

Article : Chronique : Quand la perruque dévalorise la femme africaine
Crédit: Pixabay
5 janvier 2024

Chronique : Quand la perruque dévalorise la femme africaine

La toile ivoirienne était en ébullition pendant le mois de décembre. Et pour cause ! La mise en vente d’une perruque estimée à 1.575.000 F CFA ! Figurez-vous que la perruque a trouvé preneuse ! On est prêt à tout pour se rendre belle, quel que soit le prix, n’est-ce pas ?

La perruque est un accessoire de mode populaire très prisé chez la femme africaine. Elle permet de protéger les cheveux naturels des dommages causés par le soleil, le vent et la pollution. Elle offre une variété de styles, de longueurs et de couleurs. On l’utilise pour changer de look rapidement et facilement.

Naturellement, la femme africaine possède des cheveux crépus, caractérisés par leur texture serrée et irrégulière. Ils sont composés de petites boucles qui se forment en raison de la façon dont la kératine, la protéine qui constitue les cheveux, s’organise dans le follicule pileux. Les cheveux crépus sont souvent difficiles à coiffer, car ils ont tendance à être secs et cassants. Cependant, ils sont également très résistants et peuvent être coiffés de nombreuses façons. Les femmes africaines ont traditionnellement porté leurs cheveux crépus de différentes manières. Ils étaient souvent tressés ou portés en afro.

Malheureusement aujourd’hui, elles sont nombreuses à utiliser les accessoires de mode pour cacher ce qu’elles considèrent comme un défaut, c’est-à-dire les cheveux crépus. Dès lors, les perruques, les mèches humaines ou synthétiques ont le vent en poupe. De gros moyens sont dégagés périodiquement pour se faire belle. Il y en a pour toutes les bourses. De 32 500F à 1 500 000F ! Les chiffres d’affaires progressent chaque année.

En Côte d’Ivoire, plus de 40 millions d’unités de boules de mèches de cheveux sont consommées chaque année, ce qui équivaut à une dépense de 500 millions de FCFA. Chaque femme a un budget cheveux qui tourne autour de 15% de son revenu ; ce qui fait des dépenses capillaires, le 3è poste de dépense du budget de la femme après l’alimentation et le vêtement, selon des experts. Au niveau mondial, c’est un marché qui pèse entre 10 et 15 milliards de dollars.

Selon une étude réalisée en 2021 par France Télé, les femmes africaines consacrent la bagatelle somme de 5 millions d’euros (3 000 milliards F CFA) par an dans l’achat de mèche perruques, extensions et autres extensions de cheveux naturels ou synthétiques. L’étude révèle que les femmes africaines dépensent six fois plus que les européennes et asiatiques pour l’entretien de leurs cheveux.

Comme on le voit, la perruque représente un symbole d’aliénation culturelle. La femme africaine est prête à toute sorte de sacrifice pour se procurer une perruque à la mode. Les hommes sont malheureusement les plus exposés. Ce sont eux qui doivent faire face à cette charge. Les fêtes de fin d’année constituent le point culminant. La beauté dépend uniquement de la perruque ou des mèches qu’on porte sur la tête. La concurrence va bon train entre les femmes. Chacune veut paraitre la plus belle. Alors on ne lésine pas sur les moyens.

En définitive, plusieurs initiatives sont prises pour valoriser le naturel : les cheveux crépus. Le mouvement nappy en est la preuve. On peut rester belle naturellement, avec les cheveux crépus. Il suffit d’un bon entretien et le tour est joué !

Lama

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