Can 2023 : Eléphants de Côte d’Ivoire, de zéro à héros !

Article : Can 2023 : Eléphants de Côte d’Ivoire, de zéro à héros !
Crédit: Yankiné Seydou
11 février 2024

Can 2023 : Eléphants de Côte d’Ivoire, de zéro à héros !

Les Eléphants de Côte d’Ivoire viennent d’accrocher la troisième étoile africaine sur leur maillot. Ils se sont imposés (2-1) difficilement face à une vaillante équipe du Nigeria, portée par le ballon d’or africain Victor Osimhen. Un parcours fait de suspens, de larmes et de joie. Ne dit-on pas que la fin d’une chose vaut mieux que son commencement ?

Une équipe au bord du gouffre

En effet, tout commence timidement pour la sélection ivoirienne, le 13 janvier 2024 lors du match d’ouverture de la 34è édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023). Une victoire à l’arrachée face à la Guinée Bissau 2 – 0. Malgré les qualités individuelles des joueurs ivoiriens, le jeu collectif laisse à désirer. Les deux buts ont été réalisés par les grosses individualités de Seko Fofana et Jean-Philippe Krasso. Le 2è match de poule face au Nigeria sonne comme une alerte. La Côte d’Ivoire s’incline sur la plus petite marge du score 1 – 0. Le 3è match des Eléphants met en exergue une équipe aux abois. La Guinée Equatoriale donne une belle correction par le score de 4 – 0.

Jean-Louis Gasset, l’homme à abattre

Le procès est sans appel. Dans la foulée, le sélectionneur français Jean-Louis Gasset dépose sa lettre de démission. La soirée sera longue pour les Eléphants. Ils vont assister à plusieurs actes de vandalisme en dehors du stade. Les supporters ont du mal à digérer cette humiliation dans le stade portant le nom du Président de la république, Alassane Ouattara. Le feu embrase les réseaux sociaux. En plus de Jean-Louis Gasset, la tête de Idriss Yassine Diallo, président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) est réclamée. Après avoir nommé Fae Emerse en tant que sélectionneur par intérim, des bruits courent sur un intérêt de faire revenir Hervé Renard pour deux semaines. L’idée séduit le concerné. Mais la Fédération Française de Football (FFF) pose son droit de veto.

Le Maroc, le Saint-Sauveur

C’est le remue-ménage dans la tanière ivoirienne. On ne sait plus à quel saint se vouer. Sauf le Maroc. En cas de victoire des Lions de l’Atlas, la Côte d’Ivoire peut rêver d’une place en huitième de finale. C’est chose faite ! L’espoir renaît, comme le Phoenix renait de ses cendres. Mais en face, une grosse équation à résoudre : le Sénégal, champion en titre, qui a gagné tous ses matchs poule. Advienne que pourra. « Le cabri mort n’a pas peur de couteau », dit un adage ivoirien. C’est le match du rachat et du pardon, disent les joueurs gonflés à bloc avec un nouvel état d’esprit. Un nouveau souffle insufflé par le coach intérimaire Fae Emerse, ancien international ivoirien. Il le dit à qui veut l’entendre : il connait ses joueurs depuis deux ans. Il connait les forces et les faiblesses de chacun. Parmi ses forces, Sébastien Haller et Simon Adingra, de retour de blessure.

Sébastien Haller, l’attaquant des Eléphants de Côte d’Ivoire, célébrant son but face à la RDC en demi-finale. Crédit Photo : Yankiné Seydou

La montée en puissance

Ces deux seront décisifs d’abord face aux Lions de la Teranga du Sénégal. En quart de finale, les Aigles du Mali vont subir les affres de Simon Adingra en attaque pour l’égalisation 1 – 1. Dans les dernières secondes des prolongations, Oumar Diakité va piquer la défense malienne avec une déviation hors de portée du gardien Djigui Diarra. En demi-finale face aux Léopards de la RDC, Sébastien Haller offre le but de la victoire avec un geste spectaculaire à la 65è minute. Ce dimanche 11 février 2024, les Eléphants redonnent le sourire aux ivoiriens dans le mythique stade où ils avaient subi la pire humiliation face à la Guinée Equatoriale.

La remontada à l’ivoirienne

Cette ‘‘remontada’’ à l’ivoirienne enseigne plusieurs leçons de vie. D’abord, on peut trébucher dès l’entame de la course. Mais à cœur vaillant rien d’impossible. On peut y arriver à force de travail, de patience et de persévérance. Ensuite, il faut saisir les rares opportunités qui se présente dans la vie, et surtout au bon moment.

Par ailleurs, la remontada des Eléphants nous enseigne la force de l’humilité. L’équipe s’est remise en cause. Elle a reconnu ses propres limites et s’est mise au travail pour apprendre de ses erreurs, dans le respect des adversaires. Cet état d’esprit a redonné de la confiance aux joueurs anciens comme nouveaux de la sélection ivoirienne.

Enfin, on a constaté un regain de soutien du public ivoirien. Spectateurs au départ, les supporters se sont transformés en « 12è homme » dans le stade. Des gradins pleins à craquer et gonflés à bloc pour donner de la voix. Le tube « coup du marteau » du musicien Tamsir s’est avéré comme une prophétie. A chaque match, les Eléphants assomment de ‘‘coups du marteau’’ leurs différents adversaires, avant de célébrer la victoire, sous ce rythme coupé-décalé. Bravo aux Eléphants de Côte d’Ivoire !

Lama

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