Humeur – quand l’affinité surplombe la justice

Article : Humeur – quand l’affinité surplombe la justice
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7 juillet 2017

Humeur – quand l’affinité surplombe la justice

C’est l’histoire d’un “homme” qui, après avoir géré son pays pendant près d’un tiers de siècle, est chassé par le peuple. Qui lui reproche sa longévité au pouvoir. Pire, il envisage de “brigander” la constitution pour se maintenir. Mais l’abus est dangereux pour la santé, pour la vie d’un peuple, qui a fini par l’évincer et le jeter hors du pays. Nul n’est prophète chez soi, dit-ton.

Le voisin du pays le récupère, et veut lui redonner sa dignité. Mais de quelle manière ! Le voisin lui accorde sa nationalité pour mieux l’intégrer, d’autant plus que des liens historiques existent entre les deux pays, appelés vulgairement les “frères siamois”. En effet, l’histoire des deux pays voisins, est toute une histoire : les coups d’Etat, les rébellions, les accords, les “faux kens” ont rythmé leur relation, à telle enseigne que l’un ne peut plus se passer de l’autre. La cerise sur le gâteau : l’homme est le beau de son voisin, pour avoir épousé la sœur du dernier. Vraiment quelle relation ! C’est tout ceci qui a plaidé en sa naturalisation.

Cependant, personne n’est dupe. On sait très bien que cet acte est fait à dessein pour échapper à la justice du pays de “l’homme”. Oui, la justice a émis un mandat d’arrêt international contre “l’homme” pour enquêter sur l’assassinat de l’ex-Président Thomas Sankara, son frère d’arme. Et pour mieux se protéger, comme si l’hospitalité légendaire de son voisin ne suffisait pas, il a obtenu la nationalité pour boucler la boucle : être à l’abri de tout orage, même des plus sombres.

Comme on le voit, en Afrique, nos chefs d’Etat, quoiqu’on dise ou qu’on fasse, se croient au dessus de la justice. Quand ça les arrange, ils crient haut et fort le respect de la loi, de la constitution. Mais quand ça les dérange, ils clament l’immunité. Une immunité qui lui permet d’abuser de toute sorte du pouvoir, quitte à fouler au pied le droit de l’homme.

Voici les questions que je me pose : faut-il en Afrique des institutions fortes avec des hommes faibles ? ou des institutions faibles avec des hommes forts ? Ou encore des institutions fortes et des hommes forts ?

Lama

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