Côte d’Ivoire, la guerre de succession fait rage (1)

Article : Côte d’Ivoire, la guerre de succession fait rage (1)
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22 août 2017

Côte d’Ivoire, la guerre de succession fait rage (1)

Depuis son accession à l’indépendance le 07 Août 1960, la Côte d’Ivoire n’avait jamais connu un climat aussi tendu et plein de suspicion ses derniers temps. Et pour cause ! La succession du chef de l’Etat actuel Alassane Ouattara dont le mandat arrive à terme dès 2020. 2020, cette date fatidique est l’objet de toute convoitise, même des plus inimaginables. D’abord les faits….
L’appel de Daoukro en 2014

Au cours d’une visite d’Etat, le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié (allié d’Alassane au sein du RHDP), lance un appel depuis Daoukro, son village natal, pour soutenir la candidature unique de M. Ouattara lors de l’échéance électorale de 2015. « L’objectif d’une telle candidature est double : assurer le succès du RHDP aux élections de 2015 et aboutir à un parti unifié dénommé PDCI-RDR pour gouverner la Côte d’Ivoire, étant entendu que ces deux partis sauront établir entre eux l’alternance au pouvoir dès 2020 », a dit Henri Konan Bédié.
Seulement voilà à l’approche de 2020, l’allié du PDCI semble faire volte-face. Alassane Ouattara fait perdurer le suspens en maintenant un silence radio sur sa succession. Pire, au cours du traditionnel discours à la Nation, lors de la célébration de la fête de l’indépendance, ADO déclarait ceci : « (…) je voudrais rappeler que nous avons eu l’élection présidentielle il y a à peine deux ans, précisément en octobre 2015.
La prochaine élection présidentielle prévue par la Constitution, est dans plus de trois ans et elle mobilise déjà beaucoup d’énergie. De tels comportements attisent les tensions au sein de l’alliance au pouvoir alors que nous devons nous concentrer sur la mise en œuvre de notre programme commun, approuvé massivement par nos compatriotes. (…)Je veux dire aux uns et aux autres que pour la prochaine élection présidentielle, tous pourront se porter candidat, selon les dispositions de notre loi fondamentale qui garantit des élections démocratiques et transparentes ».

L’appel à la Nation en 2017

De cette déclaration, deux principales analyses. Alassane Ouattara reconnait en effet un malaise profond au sein de l’alliance RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour le Développement et la Paix) qui est née en 2005 aux bords des Seines en France. Au départ, il comptait cinq partis politiques dont le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, le Rassemblement Des Républicains, l’Union Pour la Démocratie en Côte d’Ivoire, le Mouvement des Forces d’Avenir, et l’Union Pour la Côte d’Ivoire. A ce jour, l’alliance est pratiquée vidée de son contenu. Il ne reste plus que les deux grands partis (PDCI et RDR). D’ailleurs, il a toujours été ainsi. Les trois autres partis, compte tenu de leur petite taille, ont un faible poids vis-à-vis des deux autres. La suite, on la connait.
Aujourd’hui la guéguerre entre le PDCI et le RDR va dans la suite logique des choses. L’objectif de tout parti politique est de conquérir le pouvoir ou de s’y maintenir. Mais pour ce qui est d’une alliance, cela est inconcevable. D’autant plus que l’accord stipulait « étant entendu que ces deux partis sauront établir entre eux l’alternance au pouvoir dès 2020 ». D’aucuns pourraient donc évoquer la trahison de la part du RDR, après la sortie du chef de l’Etat, en ce qui concerne sa succession. Pour Alassane Ouattara, l’élection présidentielle de 2020 est ouverte à tous et à chacun. En clair le RDR n’est pas disposé à lâcher de sitôt l’exécutif ivoirien. Et pendant ce temps, Guillaume Soro, l’ex-patron de la rébellion ivoirienne, se prépare pour 2020….
A suivre

Lama

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