Non à la vente des fascicules à l’université

Article : Non à la vente des fascicules à l’université
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26 mai 2016

Non à la vente des fascicules à l’université

Cette année, j’ai décidé de retourner sur les bancs pour avoir une autre corde à mon arc, en plus d’être journaliste. Après réflexion, je décidai de suivre les cours à l’université Félix Houphouet Boigny de Cocody pour plusieurs raisons : d’abord, elle est proche de mon lieu de travail. Donc entre midi et deux, je peux rapidement la rallier, sans fournir un grand effort.

En plus, quoiqu’on dise, l’université demeure le temple du savoir. Certes j’ai une formation professionnelle en journalisme. Mais la recherche a toujours été un penchant pour moi. Comme le disent les Ivoiriens : j’aime papier longueur ! (faire de longues études). Bref. A vrai dire, la principale raison qui me poussa vers l’université d’Abidjan, c’est qu’après la crise de 2011, les nouvelles autorités décidèrent de réhabiliter toutes les universités à coup de milliards de F Cfa, comme annoncé. L’université de Cocody changea d’ailleurs de dénomination : on l’appelle désormais UFHB (Université Félix Houphouet Boigny). Tout ceci pour marquer un “départ nouveau”, selon Alassane Ouattara. Ainsi, pour l’observateur extérieur, on pouvait voir une belle façade du “temple du savoir” : les voies dégagées, les amphis rénovés, des fontaines à tout bout de champ, des aires de jeux qui incitent à la pratique du sport. Bref. En tout cas, on “voyait” et on “enviait” les étudiants de l’UFHB.

C’est dans cette illusion que je rejoins l’UFRICA (Unité de Formation et de Recherche en Information, Communication et Art). Le premier cours en amphi N (Niangoran Boua), j’ai failli succomber par la chaleur. On nous avait dit que les amphis étaient climatisés. Mais la réalité est tout autre. En plus, aucun mégaphone pour permettre aux 600 étudiants d’entendre le professeur. Pour ceux assis derrière, on n’entendait que des murmures de l’enseignant déjà épuisé par l’âge. En outre, malgré cette ambiance suffocante, les enseignants accusaient toujours un retard de deux ou trois heures. Et on ne faisait pas plus de deux heures de cours. Pourtant il était marqué cinq heures de cours magistraux (13H30 – 18H30).

Et le comble, tous les enseignants ou presque confectionnaient des fascicules (support de cours) qu’il vendait aux étudiants à des prix exorbitants. En effet, les prix variaient entre 1 000 F et 2 000F, pour un document de moins de 20 pages. Alors qu’à l’imprimerie, un document de 20 pages coûtait 500F, soit la moitié de ce que les profs vendaient aux étudiants. En plus, c’est un véritable réseau mafieux bien huilé avec la complicité des délégués de classe, qui perçoivent un pourcentage sur chaque document. Malgré l’interdiction du chef de département, c’est avec regret que la vente de supports de cours continue sa triste aventure au sein de l’université. On est bien loin de l’Ivoirien Nouveau….

Lama

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