Korhogo, la renaissance !

Article : Korhogo, la renaissance !
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14 avril 2017

Korhogo, la renaissance !

“La route précède le développement” dit un adage. Korhogo, à l’instar d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, donne fière allure avec ses grands boulevards, ses routes et rues. Le bitume sent la fraîcheur. L’émergence est donc passée par là !

Ses nouveaux vêtements routiers font oublier à la capitale de la région du Poro cette décennie de crise dans le pays, qui a impacté négativement tous les aspects économiques, sociaux et culturels de la vie. Korhogo, ville située dans le nord de la Côte d’Ivoire, à 633 km d’Abidjan,  est reconnue pour sa richesse culturelle : notamment le mythe de la culture Sénoufo. En effet la culture Sénoufo est marquée par le mythe du « Poro», c’est-à-dire l’initiation à travers une formation de trois mois dans le bois sacré en plein cœur de la forêt. L’initiation se déroule de façon cyclique chaque 7 ans. On y apprend des enseignements sur l’organisation sociale, les us et coutumes du village et du grand groupe ethnique.

La rébellion armée, de septembre 2002 jusqu’en 2011, a fortement endommagé le développement de la région. L’argent n’aime pas le bruit. Aucun investisseur ne pouvait s’hasarder dans cet environnement d’insécurité. Les infrastructures étaient presque inexistantes.

Aujourd’hui, ce triste chapitre est désormais un lointain souvenir pour les “korhogolais”. Mon séjour, au mois d’avril dans cette ville, m’a permis d’observer une avancée notable dans pratiquement tous les secteurs.

Réhabilitation du réseau routier

Parlons d’abord du bitumage des voies. La réhabilitation du réseau routier a rejailli sur le secteur économique. Les établissements hôteliers poussent à Korhogo, comme des champignons. Les touristes prennent d’assaut la ville à la découverte du riche patrimoine culturel Sénoufo aussi divers que varié.

Désignée deux fois de suite comme la commune la plus propre en 2015 et 2016, par l’Etat de Côte d’Ivoire, la capitale du Poro n’affiche aucune ordure le long des routes et des voiries.

En plus, Korhogo est une terre agricole, riche de son sol et sous-sol. Récemment s’est tenu le premier symposium sur la Mangue, fruit qui est prisé partout dans le monde. En fait, la région est favorable à la culture de la mangue. Ce qui explique la création de plusieurs usines de transformation de mangue, au nombre de six. Des investissements sont prévus dans ce sens, avec l’installation de trois autres usines.

De multiples activités de tisserands 

A côté de cela, prospèrent les activités artisanales dont les  tisserands de Waraniéné. Des vêtements pour homme, femme, enfant, personne âgée, des articles décoratifs de maison, des ustensiles de cuisine etc, tout ceci fait à la main !

Toutefois, malgré cette embellie en termes de développement, un contraste plane sur la ville toute entière : le phénomène de taxi motos !

Les taxi motos, un casse-tête chinois

Cet engin à deux roues est devenu, par la force des choses, le moyen par excellence de déplacement à Korhogo. Sans doute son origine provient de la crise ivoirienne, qui a vu la dégradation des infrastructures routières de la ville. Les motos étaient donc une panacée. Elles ont la chance d’accéder à toutes les zones quelque soit les difficultés. Mais là où le bât blesse, c’est que cet engin dégrade la belle image de la ville. “A Korhogo, il est mieux d’avoir une moto qu’un véhicule”, disent fièrement les habitants. Cependant le risque d’accident est très élevé avec cet engin. La plupart des détenteurs de moto n’ont pas suivi de formation dans des auto-écoles. Tous ont appris sur le tas. Les conditions de sécurité sont foulées au pied. Aucun casque de protection. Le secteur en pleine croissance échappe au contrôle des autorités locales. Cela a augmenté d’ailleurs l’insécurité. A des heures de la nuit, certains conducteurs de taxi motos deviennent des bandits de grand chemin. Ils n’hésitent pas à agresser, dépouiller leurs passagers. 

Les motocyclistes étaient, à un moment donné, une nécessité pour Korhogo. En revanche, la ville doit à tout prix s’en débarrasser afin de poursuivre sa marche vers l’Émergence !

Lama, de retour de Korhogo

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Commentaires

Elie
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Ça fait plaisir de voir que l’avancement est là. En tout cas, le plaisir est tout autre quand tu roules sur une route qui est bien faite. En passant, je suis bien d’accord avec cet adage quand je regarde les photos :)