Le phénomène « Kadidja » chez les musulmans

Article : Le phénomène « Kadidja » chez les musulmans
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12 juillet 2017

Le phénomène « Kadidja » chez les musulmans

Depuis quelques années, un phénomène appelé « Kadidja » bat son plein au cœur de la communauté musulmane ivoirienne. Il consiste pour un homme désargenté ou moins fortuné d’épouser une femme relativement aisée à l’image de Kadidja, la première épouse du prophète de l’Islam, Mahomet.

En effet, Kadidja Koubra était une richissime femme d’affaire arabe. Elle faisait le commerce dans la péninsule bien avant sa rencontre avec Mahomet. Celui-ci avant de recevoir la prophétie avait bâti sa réputation autour de son intégrité morale. De bouche à oreille, Kadidja entendit parler de Mahomet ainsi que de sa bonne moralité. Elle décida alors de l’embaucher parmi ses agents commerciaux. A travers plusieurs expériences, Kadidja s’aperçu effectivement de la qualité morale de Mahomet ; quitte à lui faire des avances pour l’épouser. Chose faite, Kadidja décida de mettre toute sa fortune à la disposition de Mahomet pour promouvoir l’Islam, qui venait à peine de naitre dans un environnement encore traditionnaliste marqué par le culte des castes. En un mot, on retient que Kadidja a été d’un soutien indéniable (financier) pour la propagande islamiste.

Mauvaise compréhension du rôle de Kadidja

Contrairement à Mahomet, les musulmans considèrent « Kadidja » comme un « fruit juteux » dont on tire le maximum de profit financier. En plus, « Kadidja » est une femme mature, la quarantaine révolue, à l’abri du besoin. Elle est divorcée, veuve ou même célibataire ; à la recherche d’un homme pieux, gentil, beau. En Afrique, les avances amoureuses venant d’une femme pour un homme sont encore mal perçues. Pour contourner ce tabou social, les nouvelles générations s’orientent vers les groupes de discussion sur internet ainsi que les réseaux sociaux. D’autres femmes préfèrent se confier aux guides religieux. Ces derniers se chargent donc de trouver des connexions. Et le mariage est contracté.

En revanche, une autre catégorie préfère se confier à des proches ou amies. De bouche à oreille, les informations sont partagées. Et on finit par trouver un candidat. Pour sa part, les candidats sont de plus en plus entreprenants. La foi ne constitue plus le seul critère d’union entre deux personnes. La situation financière de la conjointe est scrutée de très près : biens, profession, lignée, fréquentation etc.

Les plus en vogue dans ce phénomène, ce sont les hommes de Dieu : les Imams. Ils sont nombreux ceux qui possèdent une « Kadidja » parmi leurs épouses. Elles constituent en quelque sorte leur source de « financement » pour mener à bien leurs activités communautaires.

Les guides religieux abonnés au phénomène « Kadidja »

Si des personnes dénoncent cette situation, d’autres par contre tentent de comprendre les Imams dont la vie est parfois miséreuse malgré le travail abattu pour la communauté. En effet, la plupart d’entre eux travaillent de façon bénévole, sans percevoir de salaire. Mener une vie professionnelle en étant guide religieux est une équation parfois difficile, car il faut du temps. Cette exigence amène la plupart à se consacrer essentiellement à la vie communautaire. Mais que de difficulté financière. Alors épouser une « Kadidja » vient combler un vide. Et d’autant plus que l’Islam autorise la polygamie.

Si le mariage est un acte sacré, fortement recommandé dans les religions, il n’en demeure pas moins que le contenu doit être passé au crible. Se marier par amour et non par nécessité ; voilà la conduite à tenir.

Lama  

 

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